En 2014, Emily Spanton, une touriste canadienne, accuse des policiers de la BRI de l’avoir violée. Condamnés en première instance, ces derniers ont finalement été acquittés en appel. Dans un documentaire saisissant, la réalisatrice montre combien le premier procès, en 2019, fut d’abord celui des mœurs de la jeune femme.

L’affaire avait fait les gros titres de la presse : en 2014, deux policiers de la prestigieuse Brigade de recherche et d’intervention (BRI) étaient accusés par une touriste canadienne de l’avoir violée dans les locaux du 36, quai des Orfèvres, l’ex-siège de la police judiciaire, à Paris. En 2019, à l’issue d’un procès hors norme, les policiers d’élite avaient été condamnés à sept ans de prison ferme. Un verdict dont ils avaient fait appel. Le 22 avril dernier, ils ont été acquittés par la cour d’assises du Val-de-Marne.

Dans Le Procès du 36, remarquable documentaire (en replay ici), la réalisatrice Ovidie revient sur le déroulement de l’enquête et des audiences de janvier 2019. Mise en cause de la crédibilité de la plaignante, dénégation de sa parole, stigmatisation de sa personnalité et de son mode de vie… Retour sur un premier procès entaché de culture du viol et de sexisme archaïque.

“Une femme seule qui fréquente un bar, qui se laisse draguer par des mecs et accepte de les suivre… En quoi tout cela voudrait-il dire qu’elle mériterait ce qui lui serait arrivé ?”

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Emily Spanton dans le commissariat où elle attend pour déposer plainte (reconstitution).